A quoi rêve tu femme de mes rêves ?

Une chaleur qui vous enveloppe. Une présence rassurante à vos côtés. Vous n’avez plus à vous réveillez aux aurores pour partir sur la pointe des pieds face à une mauvaise cuite non digérée. Vous n’avez plus à rechercher un corps absent dans des draps froids. La certitude d’avoir un compagnon sur qui compter. Karly n’avait jamais réellement fait confiance en quelqu’un. Pas de cette façon. Pas de la façon où l’on sait que la personne restera jour après jour, vivant avec vous sous le même toit. Les adolescents sont trop volages et instables. Les jeunes adultes toujours en quête de rêve et d’aventure. Elle faisait partie de cette dernière catégorie. L’aventure. Ne jamais avoir à rendre de compte à quelqu’un. Mais maintenant, c’était terminé. Depuis neuf ans, déjà. Le temps passait vite.

Profondément endormie, Karly avait rejoint depuis bien longtemps le pays des rêves. Heureusement, elle ne rêva pas de bambin brailleur aux mimiques, certes adorables, mais tellement changeantes. Un bébé était assez difficile à gérer. William et Karly avaient eu leur lot avec la petite Grace. Certes, la petite était adorable mais comme tous les enfants en bas âge, elle n’avait pas fait ses nuits avant un long moment et venait souvent sauter sur le lit de Papa-Maman car le coq avait chanté ou était en retard dans sa chanson du jour. De plus, ce n’est pas le père qui supporte les incommodités de la grossesse, la mise au monde ou alors le simple fait de devoir arrêter le travail pendant une longue période. Karly avait déjà beaucoup de mal à se faire à l’Amérique. Les Sangs purs étaient beaucoup trop extrémistes et racistes. Mais en plus de cela, les vieux idéaux machistes régnaient dans beaucoup de travail. Ainsi, elle avait du renoncer à plusieurs de ses rêves. Ne regardant jamais en arrière, Karly ne s’en plaignait pas. Cependant, il n’était pas toujours facile de devoir poser ses jours lorsqu’on doit faire ses preuves pour pouvoir rester dans la course. Et puis… maintenant, il avait Grace. Autant Karly ne voulait jamais avoir d’enfant, autant elle ferait tout pour garder sa fille à ses côtés. Cela prenait toujours le même chemin. Vous ne voulez pas d’enfant pour des raisons particulières qui vous semblent justifier mais il suffit d’une personne, d’une seule, pour vous faire changer d’avis et vous montrer vos tords. Finalement, William et Karly ne se débrouillaient pas si mal que cela pour élever la petite Grace, non ? Certes, ils se cherchaient toujours autant et se trouvaient immatures l’un en présence de l’autre mais savaient pouvoir combiner leurs forces pour élever leur trésor. A eux. Seulement à eux. Qui aurait cru que le destin de ses deux-là étaient d’être réunis ? S’ils passaient les portes de Poudlard aujourd’hui, tous leurs professeurs partiraient surement en dépression nerveuse ou chez le psychomage s’ils apprenaient leurs épousailles. Surtout qu’ils étaient toujours ensemble après neuf ans de mariage. Vous rendez vous compte ?! Neuf ans. Cependant, durant plusieurs semaines, Karly avait droit au même réveil de la part de son mari…

« Bonjour femme de mes rêves »

Un léger sourire effleura les lèvres de la jeune femme qui commençait à valser entre rêve et réalité. Pas un bruit au loin si ce n’est l’effleurement du drap contre votre peau qui contribue à vous éveiller en douceur. Cela changé des réveils à la Grace qui constituait à sauter sur le lit pour dormir entre papa et maman, qu’importe les membres de corps qui se trouvaient sur le passage…
[list]« Tu a fait des jolie rêves ? Un bébé peut-être… »
Là où tout se compliquait. William et son obsession des enfants. C’était à croire que l’ancien don-juan rêvait dans avoir une centaine rien qu’à lui. Lui avait-on déjà dit qu’elle n’était pas une mère porteuse et que c’était généralement les hommes qui ne voulaient pas d’enfant ? William avait du sauter ce chapitre. Heureusement pour lui, Karly n’était pas tout à fait réveillée et cette information passa comme une lettre à la poste dans la case « traitement des informations » du cerveau. A dire vrai, cette partie n'arriva ainsi dire jamais au cerveau de la jeune femme. Le réveil un peu difficile. Remuant légèrement tout en souriant et rigolant légèrement face aux baisers volés de son époux.

« Hum… Bonjour à vous aussi, tendre inconnu. Les rêves valent le réveil... et toi ?»

Murmura-t-elle tout en se retournant lentement pour pouvoir lui faire face. Observant tendrement les contours obscurcis de son mari, Karly augmenta son sourire tout en lui caressant la joue avant de déposer un baiser sur ses lèvres en guise de bonjour. Néanmoins, lorsque l’on se réveille, les cellules cérébrales s’activent rapidement et la sonnette d’alarme peut retentir à tout instant… « Quel jour sommes-nous ? » Oui, Karly était souvent paumée le matin au réveil. Il n’y avait que les fonctions de survie qui restaient intactes grâce à ses études d’Auror. Seulement çà. Et encore, elle n’était pas bougonne. Elle aurait très pu l’être et envoyer paître William qui venait de la réveiller au milieu d’un sommeil réparateur et enchanteresque. Un soupçon de panique...